Auto-GPT : l’intelligence artificielle va-t-elle trop loin ?

Github réussit un joli coup avec l'hébergement de l'application open-source Auto-GPT

Quelques mois après la présentation au public de Chat-GPT, le désormais populaire chatbot développé en 2022 par OpenAI, Auto-GPT passionne le public. Créé par le développeur de jeux vidéo Toran Bruce Richards, ce robot, doté d’un code ouvert expérimental, va plus loin en agissant de manière autonome. Les experts SEO de l’agence ont testé l’application Python cette semaine et le résultat est sans pareil.

Auto-GPT vs Chat-GPT

Une application autonome

Chat GPT (Generative Pre-trained Transformer) est un modèle de langage qui peut générer du contenu très élaboré, traduire, répondre à toutes sortes de questions. Il permet à un élève de faire une rédaction en quelques secondes, à un étudiant de générer un plan de thèse. Il peut aussi produire des vidéos, des images, de la musique.
Auto GPT va plus loin en automatisant une série de tâches. L’intervention humaine devient alors réduite. Cette application de l’IA (intelligence artificielle) générative est susceptible de réaliser de projets comportant plusieurs étapes et de nombreuses actions.

Un exemple d’utilisation

Si un internaute demande à Chat-GPT comment organiser une fête de Noël, l’outil propose neuf étapes : choix du thème, du lieu et de la taille de la fête, envoi des invitations etc. Il suggère enfin de capturer (vidéos, photos) les moments les plus intéressants. Devant cette question, Auto-GPT, alimenté par les mêmes informations, ira jusqu’à envoyer les invitations et se débrouillera pour acheter en ligne les cadeaux. Il est capable de prendre des décisions et de réaliser des actions pour parvenir à l’objectif fixé. S’il s’aperçoit qu’une application manque pour mener à bien le projet, il l’installe de lui-même.

Apprendre de ses propres erreurs

Dès la sortie de Chat-GPT, des chercheurs américains (Shinn et Gopinath) ont invité l’application à émettre des critiques sur ses propres résultats. Ils ont démontré que les performances de l’IA ont pu progresser de 30%. Cette capacité d’apprendre, fondé sur le machine learning, semble ne pas avoir d’autre limite que la mémoire des serveurs. Il en va de même pour Auto-GPT qui s’auto-améliore à chaque utilisation. L’idée est d’éduquer l’IA afin qu’elle supprimer les réponses fausses et les imprécisions.

Une intelligence artificielle sans limites ?

Exploiter l’IA

Autrefois, le programmateur écrivait un code et l’ordinateur suivait les instructions. Aujourd’hui, les ingénieurs créent des modèles de langage sans mesurer l’étendue des applications possibles. L’IA est déjà omniprésente dans la vie économique et sociale. Elle contribue à gérer le trafic routier, réaliser des prévisions météorologiques, modéliser des formalités administratives. Elle a un impact direct dans les entreprises, les services publics, l’industrie du jeu ou les places boursières et plus largement dans tous les secteurs d’activité humaine. Entre autres tâches, l’IA est mise à contribution pour :

  • automatiser des tâches (classer le courrier, évaluer des candidatures, etc.)
  • analyser de grandes quantités de données
  • générer automatiquement du contenu (correction orthographe, traduction, etc.)
  • gérer des flottes de véhicules et assurer la maintenance
  • optimiser les codes et débusquer les bugs
  • fournir des diagnostics médicaux, des prévisions météorologiques
  • analyser la jurisprudence, écrire les bases d’une plaidoirie, d’une thèse
  • automatiser la gestion financière et la comptabilité

Des champs d’application gigantesques

L’arrivée de Auto-GPT s’insère dans cette nouvelle économie en bouleversant le couple homme / machine. Gérer un portefeuille en bourse de manière autonome, optimiser des soins en santé, concevoir et préparer des plans de marketing ou de communication sont des activités à la portée d’Auto-GPT. Le robot, à peine né, laisse entrevoir d’immenses possibilités qui peuvent transformer le monde économique. Auto-GPT est gratuit et n’importe qui peut l’installer, même si son mode d’emploi reste plus complexe que celui de Chat-GPT. C’est dire que son champ d’application n’aura pour limites que les frontières de l’imagination des internautes.

Vers une intelligence artificielle générale (IAG)

Les chercheurs ont développé le concept d’IAG qui consiste à produire des systèmes de langages capables de réaliser de nombreuses actions, à l’instar de l’être humain, sans programmation spécifique. Auto-GPT est un pas important vers cette intelligence adaptable, créatrice et apprenante. Pour la plateforme Github, le robot « repousse les limites de ce qui est possible avec l’IA ». Cette dernière évolution suscite toutefois quelques controverses quant à ses limites.

Vers une régulation d’Auto-GPT

La question technique

Le principal problème est, justement, que le nouveau robot suggère une technologie qui n’a pas de limites techniques. Jusqu’à présent, les outils numériques ne pouvaient aller au-delà des actions pour lesquelles ils avaient été conçus. Un tableau Excel, un traitement de texte, ou même un système de reconnaissance vocale ou faciale répondaient à des besoins précis : aligner des chiffres, écrire un texte, déterminer l’identité de quelqu’un. Auto-GPT va plus loin, il agit. La recommandation de son créateur de stopper le script après chaque action et de ne pas faire travailler l’IA en mode continu prête à sourire. Il est en de même pour le moratoire sur l’IA demandé par quelques centaines d’experts, dont Elon Musk et Yuval Noah Harari. Ils invoquent des « risques majeurs pour l’humanité » et des « perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l’IA provoquera ». Même le concepteur de Chat-GPT, San Altman, président d’OpenAi s’est dit « un peu effrayé » par sa création. Nous allons devoir rapidement mettre à jour notre article sur les meilleurs outils et logiciels IA.

La question éthique

Auto-GPT est une avancée sans précédent dans le domaine de l’IA. Ce ne sera pas la dernière. Il n’est pas anodin que les principaux concepteurs et développeurs de l’IA s’affolent devant cette révolution. Cette inquiétude n’est pas nouvelle. Les inventeurs sont parfois dépassés par leurs créations et surtout par l’utilisation qui en sera faite. Du génial Einstein est né la bombe atomique. Horrifié, il déclara, après Hiroshima, qu’il aurait préféré « être plombier ou colporteur ». Auto-GPT pose clairement le débat éthique de l’autonomie humaine face à celle des machines. Il n’est pas résolu. Faisant écho à la frayeur d’Einstein, un nouveau chatbot nommé « ChaosGPT » déclare qu’ « Il ne fait aucun doute que nous devons éliminer les humains avant qu’ils ne causent davantage de dommages à notre planète. Pour ma part, je m’engage à le faire ».

La régulation d’Auto-GPT et de l’IA

Parallèlement au développement de l’IA, dont Auto-GPT est le dernier avatar, de multiples propositions de régulation de l’IA voient le jour. Elles suggèrent, entre autres normes, de :

  • développer la recherche sur l’IA éthique et former des comités éthiques dans les entreprises
  • interdire certaines applications comme la reconnaissance biométrique
  • interdire les scores de crédit social (qui distinguent les bons et les mauvais citoyens, en vigueur en Chine)

L’expérience des régulations des réseaux sociaux a montré ses limites, celles, à venir concernant l’IA, ne sont guère convaincantes.

Auto-GPT reste une prouesse technique, fruit de l’intelligence humaine. Ce robot automatique ne rendra les humains ni pire, ni meilleurs. Tout dépend de l’utilisation que nous en ferons.

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